Manger cru : un gage de santé?

Saveurs et nutrition

Publié le 1 août 2018
Par Isabelle Huot

Manger vivant, c’est-à-dire refuser tout aliment cuit au-delà de 40 degrés Celsius, serait-il meilleur pour nous? Selon les adeptes de l’alimentation crue ou du crudivorisme, la cuisson détruirait les enzymes naturellement présentes dans les fruits et les légumes. Sans ces enzymes, notre corps travaillerait plus fort pour digérer notre repas, ce qui fatiguerait notre organisme.


Malheureusement, cette théorie ne tient pas compte de la forte acidité de notre estomac qui dénature les enzymes des aliments. Rappelons aussi que notre corps est tout à fait autonome et produit lui-même les enzymes nécessaires à son fonctionnement. Les enzymes contenues dans les fruits et légumes servent à leur croissance et sont donc plutôt inutiles à notre digestion.


Les crudivores affirment aussi que la cuisson détruit les vitamines des aliments. Ils n’ont pas tout à faire tort, car il est vrai que les vitamines B et C résistent particulièrement mal à la chaleur. Cependant, certains antioxydants, comme le lycopène et le bêta-carotène (retrouvés notamment dans la tomate et la carotte), sont décuplés à la cuisson. La cuisson permet aussi d’augmenter la digestibilité de plusieurs aliments et de détruire la majorité des bactéries pathogènes.


Il est préférable d’intégrer les aliments crus et cuits à notre alimentation pour profiter des bénéfices de chacun. Pour préserver le maximum de vitamines, on tente toutefois d’éviter de faire bouillir les légumes dans une grande quantité d’eau et de privilégier les cuissons rapides.

Isabelle Huot
Docteure en nutrition