Les édulcorants : ami ou ennemi?

Saveurs et nutrition

Publié le 9 mai 2018
Par Isabelle Huot

Aspartame, sucralose, fruit des moines, stévia… Il est facile de se perdre parmi tous les choix d’édulcorants sur le marché. Ces substituts de sucre sans calories se cachent dans plusieurs produits d’épicerie, dont les yogourts, les boissons gazeuses diètes, les gommes à mâcher et les vinaigrettes. Exempts de calories, les édulcorants font la promesse d’un meilleur contrôle du poids, mais que dit la science sur l’utilisation de ces produits?

 

Une étude canadienne publiée en 2017 dans le Canadian Medical Association Journal nous fait réfléchir sur les conséquences des édulcorants sur notre santé. Les gens qui consomment régulièrement des édulcorants seraient plus à risque d’avoir un surplus de poids et un tour de taille excessif, et d’être atteints du diabète de type 2 et d’hypertension artérielle. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ces résultats, comme des mécanismes compensatoires et d’autres effets psychologiques. Le cerveau semble confus après l’ingestion d’aliments sucrés contenant des édulcorants. Il est probable que ces individus ingèrent inconsciemment une plus grande quantité d’aliments sucrés en raison du déséquilibre entre le gout sucré laissé en bouche et l’absence de calories. Des modifications dans la régulation de l’appétit et la composition du microbiote intestinal, attribuables à la consommation d’édulcorants, ont aussi été observées.

 

D’ici à ce que davantage d’études sur leurs effets à long terme soient menées et apportent des réponses plus claires, il est conseillé de limiter son apport en édulcorants. Les aliments portant la mention « diète » sont rarement de bons choix. Mieux vaut se désensibiliser au sucre progressivement. Moins on en mange, moins on aura le gout d’en manger!

Isabelle Huot
Docteure en nutrition